Le football est un jeu dynamique, pas statique. Or, la vision de la technologie n’est pas conforme à celle du joueur. On regarde, on analyse un match de l’extérieur, comme si l’on était à l’intérieur d’un drone. Mais, depuis toujours, et jusqu’à nouvel ordre, on joue au football à onze contre onze. La seule chose qui compte dans notre manière de voir le jeu, c’est le temps. Quel est le bon moment pour intervenir ?

On me demande souvent comment Pep a eu l’idée de faire coulisser John Stones. Pfff... Cette question n’a aucun sens. Ce sont les besoins du jeu qui font émerger ce genre de positionnement. Personne n’invente jamais rien en football. Moi, demain, j’invente un joueur assis sur un poteau de corner, je serais le premier à le faire. Quelle sera la valeur d’une telle « invention » ? Les matchs sont des systèmes en mouvement. C’est « quand dois-je intervenir » le plus important.

Revenons à John Stones. Il bouge de l’intérieur vers l’intérieur du jeu. Un mouvement plus facile à interpréter qu’un extérieur-intérieur, comme d’un latéral. Ça, Chapman le faisait déjà avec son WM dans les années 1930. Le problème c’est qu’aujourd’hui, les noms sur les feuilles de match sont des fauteuils réservés. Mais non ! Une équipe est un processus en mouvement. Parfois, on défend à trois, quatre ou cinq. Je vous rassure, je le vois aussi tous les week-ends en amateur à Alcorcón, Alcobendas ou chez les cadets de mon village, Villalba.

Ce qui m’agace dans ces discussions tactiques, c’est que le roi a beau être nu, comme chez Andersen, tout le monde s’obstine à le rhabiller. Quelqu’un a dit un jour, très justement, que dans un match, toutes les équipes passent par tous les systèmes possibles. Rien n’est immobile. Évidemment, si on...