J’en peux plus des joueurs qui nous bassinent en nous disant qu’ils veulent avant tout « prendre du plaisir ». Oh, mon coco, tu veux prendre quel plaisir, hein ? Tout seul ? Avec tes amis ? En couple ? Avec ta compagne ? J’aimerais bien savoir, parce que je ne comprends pas. Le plaisir, en football, c’est avant tout gagner. Moi qui ai eu une carrière de joueur correcte, j’ai toujours fonctionné comme ça, et ça continue.

Bon OK, je prenais du plaisir à retrouver mes coéquipiers, le matin, au café, avant l’entraînement. Mais je n’ai jamais oublié l’objectif, le seul, la victoire. Ce sont les Brésiliens qui ont inventé le concept de plaisir dans le football. Eux qui préfèrent souvent le beau geste au geste efficace. Je lutte contre ces mauvaises habitudes. Ils ont des qualités, les Brésiliens, mais quels boulards ! Ils n’y vont pas par quatre chemins : ils ont quand même baptisé Pelé « le Roi », comme ça, simplement. Tout est dit.

Je ne suis pas non plus totalement fermé. Prenons Neymar. S’il me fait un dribble de folie qui, derrière, finit par une passe dans le sens du jeu, alors là, je dis bravo. Mais le geste technique gratuit, juste pour amuser la galerie et « prendre du plaisir », non merci !

Ponctualité brésilienne

Dans ma carrière d’entraîneur, je n’ai jamais eu à gérer de grandes stars brésiliennes, plutôt des joueurs brésiliens de second plan. À Ajaccio par exemple, ils étaient quatre (en fait six, lors de la saison 2004-2005), dont André Luiz, qui avait joué à Marseille et Paris avant de venir en Corse. Ben, c’était quand même très particulier. Le plaisir, tout ça, c’est bien, mais la ponctualité, hein, la ponctualité ? C’était pas leur qualité principale, ni la seconde....