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Le métier, il a changé Abonnés
Le 15 mai 2024
Coach Courbis, on l’écoute avec respect, pour son talent, son expérience, sa faconde et son accent. Et on le lit pour les mêmes raisons.
Le métier, il a changé

Mettons-nous d’accord d’entrée. Ne me comparez pas l’évolution du métier sans prendre en considération les clubs concernés. Désormais, tu n’as pas le même rôle selon le club que tu entraînes. Restons en France : c’est très différent de coacher Paris, Marseille ou Lyon qu’un autre club de Ligue 1. Moi, j’ai expérimenté les deux, j’ai été à l’OM et à Ajaccio. Eh ben, à Ajaccio, je pensais autant à la pêche qu’au football ! Attention, ça ne m’empêchait pas de travailler très sérieusement, d’ailleurs nous sommes montés en Ligue 1. Et à vrai dire, cette montée a été la plus grosse émotion de ma carrière. La pression ne sera jamais la même entre ces deux catégories de club.

Avec le recul, et vu mon âge, j’en ai un peu, la principale révolution pour les entraîneurs a été l’arrêt Bosman. Avant, tu avais deux ou trois étrangers à intégrer, maintenant, il te reste deux ou trois Français à cajoler… Faut savoir gérer ça. Autre évolution majeure, la vitesse du jeu. Les blessures sont donc de plus en plus fréquentes. À Ajaccio, j’avais treize joueurs et quatre stagiaires. Avec cet effectif, tu faisais la saison tranquillement. Aujourd’hui, c’est impossible, ton équipe exploserait en vol. Amusez-vous à comparer les statistiques physiques de Zidane à sa grande époque et de De Bruyne aujourd’hui, les kilomètres parcourus et tout ça. Vous serez très surpris de la différence.

La durée de vie des coachs aussi a changé. Une carrière à la Guy Roux est devenue impossible. Autre chose : dans le temps, tu avais un agent pour trente joueurs, maintenant, tu as trente agents pour un joueur. Ça change tout pour les coachs, qui passent leur temps à les convaincre de rester ou de venir, à les recevoir dans leur bureau. Que de temps perdu !...

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