Le nom, Real Kashmir, n'est pas une référence au Real Madrid, c'est parce qu'on montre le vrai Cachemire » : c'est en ces termes que Sandeep Chattoo, l'un des fondateurs du club, décrit son projet fou. Fou, parce que le Cachemire est déchiré depuis 1945 par une guerre entre l'Inde et le Pakistan. Fou aussi, parce que le Real Kashmir est né de la volonté de deux hommes aux religions le plus souvent opposées dans la région : Sandeep Chattoo, donc, est hindou ; Shamin Meraj, lui, est musulman. Comme un symbole, pour montrer le véritable visage des Cachemiris, qui cherchent à dépasser les clivages et à retrouver un semblant de paix. La paix ? Le Cachemire est l'une des zones les plus militarisées au monde, avec quelque 700 000 soldats, soit un pour 17 habitants, qui l'ont transformé en un champ de bataille que se disputent les deux pays rivaux sans discontinuer depuis près de quatre-vingts ans. Comment en est-on arrivé là ?
Dans la ligne de (Cache)mire
Au XIXe siècle, le sous-continent indien est colonisé par l'Empire britannique. Plus au nord, le Cachemire est un État princier, la principauté de Jammu-et-Cachemire, à la souveraineté relative. Après la Première Guerre mondiale, ont lieu les premières manifestations pour une Inde indépendante. Les Indiens réclament plus d'autonomie. Ils se fédèrent autour du Mahatma Gandhi, de son mouvement de résistance non-violente et de son parti, né à la fin du XIXe siècle, le Congrès national indien. Conduit par deux leaders, Gandhi et Nehru, le Congrès est l'acteur majeur de l'indépendance. En 1947, naît une grande nation, indépendante, indienne et laïque.
Le Congrès remporte les élections législatives. C'est à ce moment qu'apparaît l'idée d'un État pour les musulmans des Indes. État laïc ou État musulman, la question est au cœur de la division...
Contenu réservé aux abonnés
81 % de ce contenu restent à découvrir !
Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.