La profession d’agent est mystérieuse. En économie, elle est tout à fait légitime. En effet, les acteurs du marché du football (joueurs, entraîneurs et clubs) ne disposent pas de toute l’information nécessaire à la détermination des salaires ou du prix des transferts. Cette information est d’ailleurs de plus en plus complexe à obtenir. C’est cette asymétrie d’information qui justifie le rôle d’intermédiation joué par les agents sportifs entre offreurs (les joueurs ou les entraîneurs) et demandeurs (les clubs). D’un côté, les joueurs n’ont pas nécessairement connaissance des salaires de leurs homologues sur le marché et peuvent connaître des difficultés à évaluer leur propre talent, la qualité du management ou de la santé financière d’éventuels clubs désirant les recruter. De l’autre, les clubs manquent souvent d’informations sur le caractère du joueur, ses capacités d’adaptation ou son professionnalisme. Les agents remplissent parfois d’autres tâches : dispenser des conseils juridiques, financiers ou comptables, rechercher des contrats publicitaires, les négocier, établir la stratégie d’image ou préparer la reconversion. Cette intermédiation a bien sûr un prix.

La profession des agents est régulée par les instances du football. En 2015, la FIFA a décidé de se décharger de la réglementation des agents de joueurs, sans obligation alors de détenir une licence spécifique. Cette initiative a laissé aux fédérations nationales la liberté d’encadrer le métier, ou non. En France, la FFF a choisi de conserver son système d’examen. Depuis janvier 2023, l’obtention d’une licence FIFA d’agent de joueurs est à nouveau obligatoire. Les commissions perçues par un agent doivent impérativement passer par la chambre de compensation de la FIFA : le club acheteur transmet l’indemnité de transfert à la chambre de compensation de la FIFA, qui répartit ensuite cette indemnité entre le club vendeur, l’agent du joueur et, le cas échéant, les clubs formateurs. Cette réglementation ayant...