Qui peut encore considérer le foot comme un simple sport ou un divertissement, au sens pascalien d’activité qui détourne de l’essentiel ? Personne. Avec la Superligue, on en a eu la confirmation. En France, Emmanuel Macron lui-même, président de la République, s’est opposé publiquement au projet, assurant que « l’État français appuiera(it) toutes les démarches de la LFP, de la FFF, de l’UEFA et de la FIFA pour protéger l’intégrité des compétitions fédérales, qu’elles soient nationales ou européennes ». Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a lui aussi protesté, à sa manière. Son ministre des Sports, Oliver Dowden, est allé dans le même sens, sans sous-estimer le sujet : « Nous n’hésiterons pas non plus à protéger l’une de nos plus grandes institutions nationales : le football. » Viktor Orbán a fait part de son mécontentement, rappelant que « la Hongrie est convaincue que la beauté et la splendeur de ce jeu, le plus populaire du monde, résultent du fait que ce sport appartient à tout le monde et ne peut être exproprié par les plus riches ».
De façon instructive, la Commission européenne, à travers la voix de son vice-président en charge des valeurs européennes, Margarítis Schinás, a rappelé que « les sports, y compris le football, sont des éléments du tissu social ». Rien moins. Mario Draghi, qu’on ne peut soupçonner d’être un ennemi des marchés, a semblé faire écho à ce propos quand il s’est engagé à « soutenir fermement la position des autorités des footballs italien et européen pour protéger les compétitions nationales, les valeurs méritocratiques et les fonctions sociales du sport ».
Le président du Conseil italien touche du doigt l’une des raisons qui font du football un...
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