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La partouze par d’autres moyens Abonnés
Le 24 juillet 2024
Des corps qui s’amoncellent, des peaux qui se frottent, un désir de performance, une recherche de jouissance collective : le football ressemble de plus en plus à un genre bien connu des pornographes, l’orgie.
La partouze par d’autres moyens

Manchester, le 19 mai dernier. Une fois n’est pas coutume, l’Etihad Stadium est baigné de soleil. Les supporters des Cityzens sont en bras de chemise, certains ont déjà tombé le maillot. Sur la pelouse, City mène 3-1 face à West Ham. C’est le dernier match de la saison, celui du 4e titre consécutif de champion d’Angleterre. Plus que quelques secondes de jeu. L’impatience est immense et l’atmosphère électrique. Les supporters s’entassent, s’enchevêtrent dans un immense peau à peau transcendant les origines sociales, religieuses et ethniques. Les fans cherchent le contact. Le coup de sifflet final approche. Au bout de l’attente, la jouissance et l’exultation. C’est fini ! Foden lève les bras. De Bruyne esquisse un sourire de satisfaction. Haaland détale comme un lapin pour ne pas se faire piquer son short. En une poignée de secondes, le peuple des travées a envahi le terrain.

On s’embrasse et on se saute dans les bras. Le football est devenu une grande partouze. Il faut mesurer à quel point, depuis une bonne décennie déjà, le football s’est rapproché de la pornographie. Comme souvent, il suit les évolutions de la société, d’un monde qui privilégie de plus en plus le spectacle, le culte de la performance et l’image. Il est assez logique que ce mouvement touche le jeu et ses acteurs. Plus qu’aucun autre, Cristiano Ronaldo incarne ce bouleversement. Surhomme, quasi-machine, la superstar portugaise affiche un corps sculpté, des capacités physiques bien au-delà de la moyenne, une efficacité record, des statistiques démentes, sans parler de son armoire à trophées, richement garnie. En comparaison, les stars du football du passé font pâle figure. Évidemment, Pelé, Best, Cruyff, Platini, Maradona et, plus près de nous, Zidane ou le brésilien Ronaldo étaient plus doués et plus poétiques, plus marquants aussi. Ils étaient des joueurs érotiques. CR7 s’inscrit...

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