Berlin 2006, Bucarest 2021, Doha 2022, autant de défaites traumatisantes et un constat d’échec : le dernier rempart des Bleus n’a arrêté aucun des quatorze derniers tirs au but, que ce soit à L’Euro ou en Coupe du Monde. Si Hugo Lloris avait (re)lu L’angoisse du gardien de but au moment du penalty, le livre de Peter Handke, aurait-il trouvé la parade ? Celle qui permet au héros de l’histoire, un ancien goal célèbre, de juguler sa peur quand il voit un de ses collègues entrer dans la tête du tireur et stopper un penalty. Cet arrêt change tout et met fin à l’errance psychotique de Joseph Bloch, le personnage tourmenté imaginé par le romancier autrichien.

Jamais sans mon psy

On ne sait pas si « Dibu » Martinez, le portier argentin, spécialiste de l’exercice, s’est plongé dans la traduction espagnole du roman de Handke. Ce dont on peut être certain, c’est qu’il met tout en œuvre pour sortir vainqueur du bras de fer mental qui l’oppose aux tireurs adverses. Et donc y consacre du temps en amont, avec son staff, bien sûr, l’entraîneur des gardiens Martin Tocalli en tête, mais aussi avec son psy. En bon Argentin, Martinez est féru de psychologie. Il n’hésite pas à en parler en interview et en conférence de presse. Pour mémoire, l’Argentine détient le record du monde de psychologues par habitant, 1 pour 500. Après la religion, le tango et le foot, la psychologie est devenue spécialité locale, que l’on soit chauffeur de taxi ou chef d’entreprise. À tel point qu’un quartier de Buenos Aires a été rebaptisé Villa Freud.

Pendant la Coupe du Monde au Qatar, Martinez a plusieurs fois évoqué le sujet, expliquant notamment qu’il avait travaillé avec son psy après la défaite inaugurale contre l’Arabie saoudite. Alors qu’il était sous...