Les ayatollahs du ballon rond me tombent dessus quand j’essaie de leur expliquer que les codes vestimentaires, ça compte aussi dans un vestiaire. Comme dans n’importe quel open space. Comme dans n’importe quelle bande de potes. Ça chambre, ça complimente, ça s’épie, ça se copie. Chacun cherche l’apparat idoine pour se fondre dans son environnement social et s’en faire accepter tout en essayant d’affirmer sa personnalité. Chacun tend à se démarquer sans se faire remarquer. Chacun veut dire qui il est, sans trop se déboutonner. C’est la fonction subliminale et sous-jacente du vêtement. Ça l’a toujours été. Et le football n’échappe pas à cette règle du « je ».
Un jour que nous parlions chiffons sous le soleil d’Aix-en-Provence, Zinedine Zidane a apporté de l’eau à mon moulin, sans avoir à fouiller bien loin dans sa mémoire. « Un vestiaire a ses règles », m’a-t-il confirmé, avant de me narrer cette savoureuse anecdote : « À la fin de mon premier entraînement à la Juve, je découvre mes chaussettes découpées aux ciseaux et scotchées à mon casier. C’étaient des socquettes rayées multicolores. Je me dis : "Bon, p’tit bizutage, rien de bien méchant." Sur ce, Ciro Ferrara arrive dans mon dos et me tape sur l’épaule : "Petit, tu es en Italie, ici, les chaussettes, c’est noir. Et elles doivent monter jusque sous le mollet." Au ton de sa voix, je comprends tout de suite qu’il est très sérieux. Ce que j’ai fait ? J’ai suivi son conseil, j’ai respecté cette tradition. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais pris quelques taquets derrière. Ça a facilité mon intégration au sein du groupe. » On connaît la suite…
Est-ce par mimétisme contraint, pour ne pas faire de vagues, que les footballeurs suivent à peu près tous les mêmes standards de mode...
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