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J’aimerais entraîner en Afrique, quel conseil me donnes-tu ? Abonnés
Le 15 mai 2024
Réponse à cette question qu’on me pose souvent, sous forme d’anecdotes.
J’aimerais entraîner en Afrique, quel conseil me donnes-tu ?

Évacuons d’emblée tout malentendu : je vis en Afrique depuis 2016, ma femme est africaine, mon fils est le fruit métissé de ce mariage, le deuxième, en route, également. Mais je ne peux résister à l’idée de vous raconter quelques contes africains sur ce métier de fou.

Avril 2017. Je démissionne de mon poste d’entraîneur du Tongo FC (D1, Congo), après dix mois sans salaires. J’étais logé, nourri, blanchi , déplacé et payé en primes de match. Très déçu et énervé par ma décision, mon président me fait virer de l’hôtel. Sans solution de repli à court terme, je me retrouve, de nuit, à errer dans le centre de Brazza la Verte. Une nuit à rire seul en repensant à Toubib, Mimosa et Crayon dans Une Époque formidable. Suivent une cinquantaine d’autres nuits à voguer d’un foyer à un autre, chez l’ancien directeur financier du président Sassou ou un ami libanais fan d’Hassan Nasrallah. Je finis par rentrer en France, après avoir récupéré deux mois de salaires. C’était déjà ça.

Novembre 2020. Tournoi U20 de l’Afrique de l’Est (Cecafa) en Tanzanie. Deuxième match, nous battons la Somalie 2-1. C’est la première victoire d’une équipe de jeunes dans toute l’histoire de Djibouti. Historique ! Les gamins sont fous de joie. Mais un vrai fou va tout gâcher.

Alors que je rassemble les joueurs et le staff dans le vestiaire pour fêter la victoire, une poignée de secondes après avoir fermé la porte, mon adjoint djiboutien, Warsama, déjà suspendu par la fédération pour des faits de violences, fait irruption et me donne un coup de poing sur le nez. Tout le vestiaire bondit sur lui. Vingt-cinq personnes sont témoins de la scène. Bizarrement, au moment du procès au civil, un seul, un journaliste, est présent. Les autres ont cédé aux  «...

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