Dans Le Petit Monde de don Camillo, de Julien Duvivier, sur les écrans en 1951, il est question d’opposition entre l’Église et le Parti communiste italien (PCI), qui s’efforcent de reconstruire l’Italie après la Seconde Guerre mondiale. L’opposition politique et idéologique, comme souvent en Italie, y finit sur un terrain de sport. Quoi de mieux qu’un match de foot pour asseoir son ascendant ? Écoutez Peppone, le maire communiste du village, et Don Camillo, son curé « réactionnaire », dans les vestiaires de leurs équipes respectives, Dynamo pour le premier, Gaillarde pour le second : « Garde à vous, éructe Peppone ! Je n’ai rien à vous dire que ceci : vous jouez contre l’équipe de la réaction. Vous devez vaincre ou je vous casse la figure, à tous ! Compris ? » ; « Garde à vous, lance Don Camillo à ses joueurs vêtus de blanc. Mes enfants, écoutez-moi bien. Je fais pas de menace, je dis simplement : s’il y a parmi vous un brigand qui veut pas jouer jusqu’à la dernière goutte de son sang, je lui pulvérise l’arrière-train à coups de pied ! Compris ? »
À l’image des matchs dans les public schools anglaises, au milieu du XIXe siècle, avant que les lois du jeu ne soient établies, la fin de la rencontre oscille entre football et rugby. Tous les coups sont permis. Bien qu’anecdotique, la scène illustre comment, après guerre, les catholiques et les communistes ont récupéré le football en Italie. Selon certains historiens, c’est d’ailleurs là que se trouve l’origine de la place prépondérante qu’occupe le Calcio dans la société italienne contemporaine. Mais contrairement à ce que lui auraient fait subir les stratèges du soft power ou de la géopolitique contemporaine, le football n’a...
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