Le 6 mai 2009, avant que débute sa demi-finale retour de Ligue des champions (0-0 au Camp Nou à l’aller), le Barça de Guardiola n’a encore rien gagné. Mais il impressionne déjà toute l’Europe. Lyon et le Bayern ont été balayés, en huitième et quart de finale. Quatre jours après un triomphe contre le rival historique madrilène, lors d’un Clásico remporté 6-2 au Bernabéu, les Blaugranas pénètrent dans un Stamford Bridge électrique, sûrs de leur force. On va voir de quel bois ils sont faits.
Chelsea commence par un chef-d’œuvre, dès la neuvième minute : une volée du gauche de Michael Essien à 20 mètres, dans la lucarne de Victor Valdés. Sonné, le Barça, d’habitude si souverain, balbutie, hésite, s’expose à des contres scélérats. L’arbitre norvégien Tom Henning Øvrebø n’est pas en reste, lui qui se sait attendu. Le match aller avait déjà suscité quelques controverses. Les Barcelonais s’étaient plaints de la permissivité de Wolfgang Stark à l’égard des Blues. On le sait depuis Eduardo Galeano, « l’arbitre est arbitraire par définition ». Avec une bonne poignée d’actions litigieuses, dont deux penalties non sifflés sur Florent Malouda et Didier Drogba, la prestation du Norvégien confirme le jugement de l’écrivain uruguayen. Fébrile, Øvrebø achète la paix sociale en expulsant directement Éric Abidal pour une faute peu évidente sur Nicolas Anelka. On joue la 66e minute. Mené 1-0, réduit à 10, le Barça est au bord du précipice. L’élimination semble inévitable.
C’est paradoxalement au moment où Chelsea se retrouve en supériorité numérique que Guus Hiddink prend cette décision surprenante : il remplace Didier Drogba par Juliano Belletti, un attaquant par un défenseur. L’absence de l’Ivoirien sur le front de l’attaque blue a plusieurs conséquences : faire reculer le bloc anglais et libérer Gerard Piqué, qui peut épauler ses attaquants. À dix, le...
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