Ce n’est pas dans la salle François Truffaut des Cinoches de Ris que j’ai vu Rocky mettre une branlée à Ivan Drago. Le film était bien trop popu et US pour y être diffusé. L’URSS, c’étaient les méchants. Et Sting me mettait en angoisse quand il chantait et espérait, en 1985, que les Russes aiment leur enfant et évitent ainsi de nous mettre une bombe sur la tronche.
En 1988, j’ai 18 ans. J’ai moins peur. L’URSS semble fatiguée. Personne ne le sait encore, mais c’est la dernière fois que la sélection soviétique joue une phase finale. Le CCCP sur le maillot sent le roussi. CCCP, ce n’est plus que la vanne de Coluche : « Coucouroucoucou Paloma. »
Le 25 juin 1988, c’est la finale de l’Euro. La France n’est pas en compétition. La génération post-Platini fait un peu honte. L’Italie des jeunes Vialli et Mancini a fait bonne impression, mais c’est encore tendre. C’était une prépa pour Italia 90. Le foot est un peu en retrait dans ma vie. 18 ans, une première fiancée « sérieuse », la Fiat Uno, c’est le printemps… Mais bon, ça reste une finale importante quand même. Quelques jours plus tôt, j’ai déjà raté la finale de Leconte à Roland en raison… du printemps, je ne vais pas, en plus, manquer la finale de l’Euro.
L’affaire Lino
Le championnat d’Europe des Nations, c’est pas encore le barnum d’aujourd’hui, cette mini Coupe du monde. Il n’y a que huit équipes, toujours de gros absents et des sélections surprises. Tchécoslovaquie en 1976, Belgique en 1980, Espagne (si, si, ça l’était) en 1984 et donc URSS en finale 88 ! Elle se joue un samedi après-midi. Je suis de mariage. Ça tombe mal, mais au milieu de la foule des convives, s’éclipser sera facile. Avant le...
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