Avant l’arrêt Bosman, la Ligue des champions proposait aux amoureux de football des oppositions de style, le catenaccio italien, le football total néerlandais, le kick and rush britannique… Désormais, on assiste à des matchs entre puissances financières. Pour soutenir une course à l’armement, avec des transferts et des salaires toujours plus onéreux, l’actionnariat des clubs a évolué, s’internationalisant et se financiarisant de plus en plus. On ne compte pas moins de 40 clubs européens détenus par des investisseurs ou fonds américains. Seulement en France, la situation est peut-être plus complexe qu’ailleurs, évidemment du fait de notre rapport à l’argent si spécifique, mais aussi de par la nature des nouveaux investisseurs dans notre football. Car c’est un autre triste héritage de l’affaire Mediapro. La supposée hausse des droits TV a eu pour effet d’attiser l’appétit de financiers qui ont vu dans la Ligue 1 l’opportunité de faire de belles plus-values. En cinq saisons, des clubs comme Bordeaux, Caen, Lille, Marseille, Nice, Toulouse ont changé de mains et de nationalité. Malheureusement, pour ces néopropriétaires, le fiasco de Téléfoot la chaîne (et le manque à percevoir qu’il engendre) vient contrarier le plan d’un autofinancement et leurs ambitions sportives.
Pire, comme la Covid-19 a conduit le gouvernement à imposer les huis clos, la plupart des clubs sont sous perfusion financière des propriétaires. En 2019, le total des comptes courants d’actionnaires s’élevait à 641 millions d’euros.
La seule alternative est le mercato, pilier spécifique du modèle économique du football français. Guy Roux en avait fait sa martingale mais avec la crise du coronavirus, même les clubs de championnats plus fortunés souffrent. Il est difficile dans ces conditions de vendre suffisamment cher pour avoir les moyens de compenser le départ des bons joueurs. Les dirigeants des clubs sont donc face à un dilemme : être sportivement...
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