Le problème du dirigeant tient en ce paradoxe : le football, c’est l’émotion et l’imprévu, la gestion, c’est la rationalité. Comment les concilie-t-on ?
Fabrice : C’est une question centrale. Elle explique pourquoi des gens qui ont très bien réussi dans des secteurs traditionnels ont des difficultés avec le football, où il y a beaucoup d’émotion, une part d’irrationalité – ce qui est une conséquence, pas une cause. Personne ne dit « J’ai envie d’être irrationnel dans le football ». Mais il y existe beaucoup d’éléments qui tendent vers l’irrationalité. Ce n’est pas toujours facile de savoir quels sont les vrais indicateurs de performance, le résultat est parfois un peu traître.
Le football est si médiatique que les raisons pour lesquelles tu investis ne sont pas toujours économiques, soit. Mais il faut être capable de prendre du recul, éviter de prendre des décisions dans un moment d’émotion élevée. Le bon exemple, c’est le mercato. On anticipe en mai-juin, on fait une feuille de route, mais ça ne se déroule jamais comme prévu. Une fois que le mercato a démarré, il y a le quotidien, ceux qui veulent venir, ceux qui demandent à partir. Parfois, tu ne trouves pas et tu t’éloignes de ton plan initial. C’est une erreur que l’on peut facilement commettre : avancer sur un joueur qui ne correspondait pas au profil recherché. Pourquoi ? Parce que c’est rassurant. Les émotions court-circuitent la décision.
Après une défaite, c’est pareil. Le sportif de haut niveau est très sensible aux signaux faibles, donc il faut être capable de contrôler son langage verbal et non-verbal, quels que soient les résultats. C’est très important, mais pas facile. Comment réagir face à une série de mauvais résultats ? Avec des indicateurs qui te permettent d’avoir l’analyse la plus objective possible. Parce qu’il n’y...
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