La première fois qu’une fille m’a embrassé sur la bouche, je portais un survêtement bleu marine Adidas et un tee-shirt blanc avec, en plein milieu, la mascotte du Mondial 82, un petit personnage avec une tête d’orange. Je le trouvais un peu ridicule, mais ma mère avait dû pousser. Je pensais me taper la honte au collège, finalement, la journée s’était bien passée. J’espère que vous n’allez pas bêtement croire que c’est la raison principale qui me pousse à considérer que le Mondial espagnol fut le plus beau de l’histoire. Bien sûr que non !
Des valises d’émotions
Ma théorie se base sur plusieurs arguments, dont celui-ci, qui en est la clé : cette Coupe du monde a provoqué le plus de souvenirs forts et pas seulement chez ceux qui l’ont gagnée.
Beaucoup de pays sont revenus d’Espagne et de ce très chaud été 82 la valise pleine d’émotions. France, Italie, Brésil, Argentine, Algérie, Cameroun, Pologne, Allemagne, Espagne, Hongrie, Salvador, Koweit… dites-moi de quelle autre édition de la Coupe du monde autant de sélections conservent un souvenir aussi fort, voire unique ? Habituellement, seuls le vainqueur, le finaliste et une ou deux équipes surprises gardent en mémoire un Mondial. Un minimum de douze pays entretiennent un lien fort avec le Mondial 82.
On commence par nos Bleus. Mesure-t-on aujourd’hui ce que ça fait de ne pas vivre une Coupe du monde vingt-quatre ans durant ? Peu populaire en France, le foot n’avait que la Coupe du monde 1958 à offrir en souvenir à ses supporters. Beaucoup de radio et un peu de télé. Fontaine et Kopa, Kopa et Fontaine. Depuis, les Bleus, c’était le néant. Il y avait bien ces trois matchs « Argentina 1978 », dont un contre le pays hôte, qu’on n’avait pas vu pour cause de décalage...
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