Le football est un jeu qui, au fil de son histoire, notamment (post-)moderne, a généré toute une économie. Mais il a d’abord été un objet politique. Que ce soit en matière de géopolitique, de politique intérieure, d’enjeux sociétaux, les exemples où le football a joué un rôle sont tellement nombreux qu’il est illusoire de prétendre tous les citer : le match Honduras-Salvador, qui aurait déclenché la guerre des Cent Heures entre les deux pays en 1969 ; la démocratie corinthiane de Sócrates au Brésil dans les années 1980 ; plus récemment, les revendications d’égalité de genre portées par la footballeuse anti-Trump Megan Rapinoe…
Le graphique ci-dessus représente la distribution de la population des supporters sur une échelle allant de 0 (gauche) à 10 (droite), comparée à la population française dans son ensemble (source Cevipof, 2021), compte tenu des caractéristiques spécifiques des fans (plus d’hommes, moins de personnes âgées… voir encadré p. 136). La variabilité des positionnements nous permet d’explorer la manière dont les opinions politiques sont corrélées à la vision que chacun a du football.
Tous les effets du positionnement politique décrits ici sont significatifs au niveau statistique, c’est-à-dire qu’ils demeurent lorsqu’on tient compte de toutes les autres caractéristiques des supporters (âge, revenus, diplôme, etc.).
Une question concernait le vote pour les trois meilleurs joueurs de l’année 2018. Nous avons analysé les réponses des supporters, qui nommaient soit Ronaldo, soit Messi, mais pas les deux.
Les fans de CR7 sont plutôt à droite et au centre (73 % vs. 66 %), ceux de Messi plutôt à gauche (27 % vs. 34 %). Un clivage que l’on peut expliquer par le côté vainqueur de CR7. C’est davantage son style de jeu qui plaît chez Messi.
Les supporters étaient appelés à évaluer sur le plan éthique la « main de Dieu »,...
Contenu réservé aux abonnés
76 % de ce contenu restent à découvrir !
Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.