DIDIER ROUSTAN : Il y a deux choses dans le football, selon moi : le match et les alentours. J’ai une philosophie de vie dans ce métier : chercher le bonheur là où il se trouve, pour me ressourcer et me rafraîchir. Dans le jeu, c’est pareil. Le football est de plus en plus robotisé et aseptisé. Il croule sous les statistiques. Mais certains joueurs parviennent à garder une part d’humanité. Benzema, par exemple, humanise ce sport. Un robot va faire ce que tu lui demandes. Comme les joueurs de foot. Et c’est normal, car ce sport s’est « américanisé ». Et ça, je n’aime pas.
WALID ACHERCHOUR : Mon plaisir dans le football, il passe par le jeu. J-E-U et pas J-E. Je suis très attentif à la transmission des coachs, à la production collective des équipes. Aujourd’hui, c’est ce que je recherche quand j’allume ma télé. Je veux être provoqué, que mon interprétation du football soit challengée. Je veux apprendre quelque chose à chaque match. Je préfère la passe au dribble. La passe, c’est mon football. Je dis toujours ça, « c’est mon football ».
DIDIER ROUSTAN : Quand le Barça faisait 80 passes avant un tir, ça me fatiguait. Même si c’était costaud, j’arrivais à être fatigué. Le travail d’un entraîneur, oui. Mais les gestes me font vibrer.
WALID ACHERCHOUR : Je serai toujours plus sensible à la victoire du collectif qu’à un exploit individuel. Le joueur intervient dans un second temps. Je ne suis peut-être pas en phase avec ma génération, mais mon football, c’est l’équipe. Certains ne sont pas comme moi et vont trouver leur plaisir dans un dribble de Neymar, un 1 contre 1 de Mahrez ou devant les accélérations de Mbappé. C’est la génération YouTube, celle des « skills ». Parce que la...
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