Lima, novembre 2019. Au terme d’une finale historique, les Brésiliens de Flamengo triomphent des Argentins de River Plate et décrochent la Copa Libertadores. Cette finale de tous les records en termes de diffusion (169 pays) et de primes allouées (12 millions d’euros pour le vainqueur) marque aussi le triomphe d’un modèle particulier, celui d’un club entré dans le XXIe siècle.
Six ans plus tôt, en 2013. Eduardo Bandeira de Mello est élu président de Flamengo. À ses côtés, Rodolfo Landim, ancien de Petrobras, et d’autres collaborateurs issus du monde de la finance. Ils découvrent un club endetté, héritage d’une gestion court-termiste faite de coups, quitte à vider les comptes. Dernier fiasco en date, l’achat de Ronaldinho, qui, faute de toucher son salaire, a fini par quitter le club. Pour réduire la dette, la nouvelle équipe active plusieurs leviers : elle élabore une stratégie à long terme, multiplie les sources de revenus et s’affranchit en partie des droits TV. À cet effet, elle mène une politique marketing agressive, s’appuyant sur l’immense popularité de Flamengo dans le pays. Elle récupère la gestion de son stade, le Maracanã, renégocie à la hausse ses contrats de sponsoring et lance un système de pay-per-view sur sa plateforme FlaTV+. Pour une vingtaine d’euros par mois, on peut notamment y suivre les rencontres du club mais aussi celles du championnat Carioca. Ces revenus s’ajoutent à ceux des droits TV traditionnels. Le chiffre d’affaires est quasiment multiplié par quatre, passant de 26 à 112 millions d’euros. Flamengo initie un cycle vertueux, qui se traduit dans les résultats, jusqu’à l’apogée de 2019, un triplé championnat Carioca, Brasileirão et Copa Libertadores. Flamengo est devenu la grande puissance du continent. Son budget ne cesse d’augmenter. Après les 140 millions d’euros de 2019, année historique, il devrait atteindre 181 millions d’euros en...
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