AFTER FOOT : Considérez-vous que, dans le foot, tout est politique ?
Claude Le Roy : À partir du moment où il y a une politique du sport, tout est politique. Le foot est culture, donc le foot est politique. D’ailleurs, ça me surprend toujours quand la FIFA met au ban des fédérations pour cause d’interventions politiques, alors que la première préoccupation de son président, Gianni Infantino, quand il se rend quelque part, est de rencontrer le chef de l’État du pays concerné. Avant même de savoir quel est le nom du président de la fédération locale de foot ! C’est d’un grotesque invraisemblable. La seule quête d’Infantino, c’est de rencontrer des chefs d’États. Blatter était plus bonhomme et ne cherchait pas à traiter avec eux d’égal à égal. Récemment, Patrice Motsepe, le président de la Confédération africaine de football (CAF), est allé au Cameroun pour inspecter un stade. Il a aussitôt demandé à voir le chef de l’État, Paul Biya, qui a refusé, lui faisant savoir qu’on ne le convoquait pas de la sorte.
AF : En Afrique, le football est-il plus politique qu’ailleurs ?
Claude Le Roy : Je ne sais pas s’il faut poser la question comme ça. On ne réalise pas, en France, à quel point une sélection, c’est le patrimoine national. En France, on aime ou on n’aime pas le foot, on est plus ou moins intéressé et ça s’arrête là. Moi, je suis en Afrique depuis quarante ans et j’ai visité les cinquante-quatre pays du continent. Je peux dire que personne n’y est indifférent à son équipe nationale, y compris les expatriés sur plusieurs générations. C’est le seul creuset fédérateur, un des rares secteurs de la société où il y a toujours consensus.
AF : Qu’attendent les chefs d’États africains de leur sélection nationale...
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