Un record a été battu en Ligue 1 cette saison (2022-2023) : neuf coachs ont déjà été remerciés avant la mi-course, la dixième journée ayant été fatale à quatre d’entre eux. Près d’un club sur deux s’est donc débarrassé de son entraîneur avant les matchs retour, les autres peu de temps après la reprise. Dix changements d’entraîneur, ce n’était arrivé que deux fois, en 2004-2005 (11) et en 2015-2016 (12). La différence avec les saisons précédentes est la précocité des départs : on vire beaucoup, mais de plus en plus tôt.

Arsène Wenger disait qu’« être entraîneur, c’est comme vivre sur un volcan : chaque jour peut être le dernier ». Mais la politique du siège éjectable est-elle efficace ? Les équipes remontent-elles au classement après avoir changé de coach ?

Des passages en club de plus en plus courts

La pratique est devenue plus fréquente ces dix dernières années. La rotation des coachs s’est considérablement accélérée. Dans les quatre divisions professionnelles anglaises, un entraîneur sur dix était licencié au début des années 1950 ; dans les années 2010, c’était près de quatre sur dix. L’entraîneur est devenu un fusible, qui saute quand survient une crise.

En Ligue 1, entre 1998 et 2018, cent trois entraîneurs ont été licenciés en cours de saison, soit 5,15 par saison en moyenne. Et quatre-vingt-quatorze de ces changements ont affecté des équipes différentes. Le phénomène n’est pas spécifique à la France. Dans les autres ligues européennes, le nombre de changements est légèrement supérieur : 5,6 pour la Premier League, 6,6 pour la Jupiler League belge et la Bundesliga, 6,7 pour la Liga et 8,4 pour la Serie A. C’est aux Pays-Bas qu’on remplace le moins les entraîneurs en cours de saison – 4,2 en moyenne.

Conséquence, la longévité moyenne des entraîneurs est de plus...