Le 3 juin 2009, sous l’impulsion du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, la loi dite Bahamas est adoptée par le congrès de la FIFA à Nassau. Elle autorise les joueurs n’ayant évolué qu’avec les sélections de jeunes à changer de nationalité sportive. Premier bénéficiaire, un ex-futur Zidane, Mourad Meghni. Le bal des opportunistes peut commencer.

Habib Bellaïd a décliné le Mondial 2006 avec la Tunisie pour se consacrer exclusivement au maillot tricolore. Quatre ans plus tard, sa carrière n’ayant pas décollé, il dispute la Coupe du monde 2010 avec… l’Algérie. Avec le ­Ghana, ­Kevin-Prince Boateng s’est monté une carrière à la carte et concentrée sur les périodes juin 2010 et juin 2011, puis novembre 2013 à juin 2014. Bilan ? Quinze sélections, dont sept en Coupe du monde.

Depuis, les invités sont nombreux et la fête bat son plein. Bouna Sarr, en 2018 : « J’ai pris une décision ferme. J’aimerais jouer pour la France. Tant pis si je rate une coupe du monde. Il y aura des déçus en Afrique. J’assume ce choix. » Nampalys Mendy, en 2020 : « J’ai toujours vécu en France, difficile pour moi de penser au Sénégal. L’équipe de France est mon rêve. » Ces deux joueurs ont été champions d’Afrique 2021 avec le Sénégal.

Andy Delort, champion d’Afrique avec l’Algérie en 2019, se moquait en avril 2017, dans Onze Mondial, de la possibilité de représenter une autre nation : « La Roumanie. (Il laisse un blanc puis éclate de rire). Non, je rigole. Je n’ai rien, malheureusement. Il y en a qui ont la chance d’avoir un petit pays dans la poche. Moi, non. » Les convives profitent du buffet et disparaissent : Jérémy Morel (34 ans à six mois de la première CAN de l’histoire de Madagascar), Abdoulaye...