Si on en croit les nostalgiques d’un autre football que celui d’aujourd’hui, 1986, l’année de la Coupe du monde au Mexique, est la plus belle de toutes. C’est à ce tournoi, et à ces années-là, que se réfèrent les « romantiques du football ». Burruchaga, Valdano et Maradona soulèvent la Coupe. En demi-finale, une fois de plus, la France a courbé l’échine devant l’Allemagne de l’Ouest. En quart, Maradona a damé le pion aux Anglais, quatre ans après la défaite argentine de la guerre des Malouines. Le gamin de Lanus leur a marqué deux buts mémorables : l’un de « la main de Dieu », l’autre après un rush de plus de cinquante mètres au milieu d’une défense médusée, un exploit individuel devenu mythique, sous l’ombre projetée du tableau d’affichage suspendu du stade Azteca. La saison suivante, Maradona met fin à la mainmise de la Juve sur le championnat italien, le plus relevé du monde à l’époque, menant le SSC Napoli au scudetto.
Au bon endroit au bon moment
Pourtant, le Ballon d’Or 1986 est décerné à… Igor Belanov. Pour une raison simple : le ballon d’Or est alors (et ce jusqu’en 1995) réservé aux joueurs européens. C’est pourquoi Pelé ne l’a jamais reçu, pas plus que Sócrates et une cohorte de génies sud-américains qui ont eu le mauvais goût d’exprimer leur talent avant le milieu des nineties.
C’est donc par hasard qu’Igor Belanov est sacré. Sur la longue liste des Ballons d’Or, il est le moins connu. Puisque né en Ukraine, à Odessa, en 1960, au cœur du bloc soviétique, Belanov est Russe. Sa carrière débute en 1978, sous les couleurs du SK Odessa, qu’il troque en 1981 contre celles de l’autre club de la ville, le FK Tchornomorets Odessa. Avec vingt-six buts en cent seize matchs, il n’est...
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