Un jour que je cherchais un coach pour mon équipe, un entraîneur amateur me dit : « Tu sais, Kévin, moi, j’ai un travail à côté du football. Mais mon vrai métier, c’est entraîneur ! » Entraîneur, même en amateur, et même pour ceux qui travaillent en parallèle, est devenu une activité à temps plein. Le football amateur se professionnalise, c’est indéniable. La preuve, les performances des clubs amateurs en coupe de France. Année après année, la progression des clubs de niveau inférieur est patente.

La génération des « laptop trainers », comme on les appelle aux Pays-Bas, a bouleversé la profession. Cette génération a grandi avec les ordinateurs. Elle est aujourd’hui capable d’utiliser les nouvelles technologies de préparation et d’évaluation de la performance. Les équipes amateures sont staffées comme les professionnelles. Chez nous, les Lusitanos de Saint-Maur (N3), nous utilisons la data. Notre staff technique est composé de cinq personnes : un entraîneur principal, un entraîneur adjoint, un préparateur physique, un entraîneur des gardiens et un analyste vidéo.

Cette organisation demande un travail, une énergie et un temps considérables. C’est pour cela que la plupart des entraîneurs de ce niveau sont aujourd’hui des professionnels. Ils rencontrent les mêmes problématiques que les entraîneurs professionnels.

You’re fired !

Comme les pros, les entraîneurs amateurs sont soumis à un rythme infernal. En discutant avec un agent influent, je me demandais pourquoi cet entraîneur de Ligue 1 bien connu avait du mal à passer le cap. Il m’a répondu : « C’est un bon technicien, le problème, c’est qu’il veut encore aller chercher ses enfants à l’école ! » Quand vous êtes coach, à quelque échelon que ce soit, vous devez vivre pour les autres et faire passer le bien-être de vingt-cinq mecs avant le vôtre et celui de votre famille. Ce métier...