Imaginez un chef d’orchestre sans baguette ou un capitaine de navire sans gouvernail. Bienvenue dans le monde fascinant et parfois absurde du président délégué – et non-actionnaire. Il n’est pas propriétaire de la maison, mais en a les clés. Ses responsabilités sont cruciales. C’est le principal gestionnaire du club. Il en supervise les opérations quotidiennes et s’assure que chaque département fonctionne. Il s’assure que les budgets, qu’il n’a pas toujours décidés, soient respectés et les dépenses alignées avec les objectifs financiers. Un bon président délégué fait preuve de diplomatie et de stratégie. Il est le visage du club auprès des médias, des politiques, des sponsors, des joueurs et des supporters.
Il est responsable de la gestion des crises, défend les intérêts du club et de ses actionnaires. Même quand il n’est pas d’accord avec eux. Il va au feu sans être sûr que la lance à incendie soit alimentée. À l’été 2023, l’AS Nancy-Lorraine est doublement reléguée, sportivement et administrativement. Je sens qu’une partie des actionnaires ne suivront pas. Je tiens pourtant un discours rassurant aux joueurs, au staff, aux employés, aux supporters et aux médias. Cela dit, je ne suis pas 100 % confiant. Mais cette sérénité apparente est la condition pour que les joueurs et le staff restent au club, pour que les partenaires et les politiques continuent à nous soutenir, pour que les supporters fassent corps, pour que les instances nous fassent confiance et pour que les actionnaires qui croyaient au projet fassent un effort financier.
Le directeur sportif ou l’entraîneur sont généralement responsables des décisions techniques, mais le président délégué participe activement à la définition de la stratégie sportive. Il s’assure que le club reste compétitif, tout en étant financièrement stable. Et jongle souvent entre les velléités dépensières des techniciens et l’avarice ou la rigueur des...
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