Du fait de notre proximité forte et de notre pratique commune du football, j’ai, de tout temps, collaboré avec mon frère. C’est devenu professionnel quand, parallèlement à mon métier d’enseignant d’éducation physique et sportive, j’ai passé ma licence d’agent sportif FFF. Il y a neuf ans, dès sa signature pro à Bastia, Alexander avait constaté certaines dérives du métier, et voulait donc une personne de confiance pour s’occuper de ses intérêts.

On entend parfois que certains entourages nuisent à la carrière des footballeurs. Mais il faut contextualiser. Au commencement, le milieu était très fermé, il y avait un catalogue d’agents bien défini et l’entourage restait dans les coulisses. Depuis une quinzaine d’années, les agents illicites se sont multipliés, souvent attirés par l’appât du gain, et ont exploité de nombreux joueurs. Dégoûtés par cette pratique, certains joueurs se sont naturellement tournés vers leurs familles, avant tout pour se protéger. C’est légitime et valable si ces familles sont formées et compétentes – à défaut, elles peuvent nuire à la carrière du joueur.

Le danger, c’est que les familles se déchirent, polluées par l’argent et les intérêts en tout genre. Or, le rôle de l’agent, selon moi, consiste à accompagner un joueur au quotidien, dans l’analyse des performances, dans le choix d’un club et la négociation avec les intermédiaires, dans la préservation de ses intérêts financiers et sportifs, ou de son image, au travers de ses relations avec la presse, et d’éventuels contrats publicitaires… Cela demande des connaissances juridiques, administratives, comptables... Il peut paraître facile de s’improviser agent mais, en pratique, cela se révèle complexe.

Dans certains clubs, on peut sentir à l’égard de l’entourage de la méfiance, voire du mépris. Ces clubs le perçoivent uniquement sous le prisme familial, en oubliant qu’après avoir passé l’ultra-sélectif examen d’agent sportif FFF – il n’y...