Alors Carlo, comment va ton cœur ? À combien de pulsations monte-t-il avant les matchs ?

Ancelotti : Chaque jour, je prépare mon corps à la souffrance de l’avant-match. Les pulsations cardiaques commencent à monter la veille. Je dîne avec le staff, vais me coucher vers 2 heures. Et ça commence. Mes pensées accélèrent, je sue, je m’agite… Deux ou trois heures avant le match, je monte à 120 pulsations, quand j’imagine le pire. Qui parfois arrive… C’est difficile d’éloigner les pensées négatives. Elles baissent pendant. Après, si on a perdu, je ne dors pas. Si on a gagné, je ne dors pas. C’est toujours, toujours la même chose. Pendant le match, je mâche du chewing-gum. J’adorais fumer sur le banc. Maintenant, une cigarette électronique.

Reggiolo, où tu es né, est une petite ville qui perd chaque année des habitants. Tu n’es pas le seul à être parti…

Ancelotti : C’est un petit village agricole de la vallée du Pô, au nord de l’Italie, dans la province d’Émilie-Romagne. J’aime ce village : beaucoup d’humilité, de chaleur, d’humidité, de moustiques, très froid l’hiver, le plus beau du monde. J’ai commencé à jouer au football dans la rue, à 7 ou 8 ans. On n’avait rien d’autre à faire.

Partir à Parme à 16-17 ans, ça n’a pas dû être facile…

Ancelotti : Ma mère était contre. Le football ne l’intéressait pas. J’ai fait quatre ans dans une école de curés salésiens, où j’ai appris la discipline, les horaires, à prendre mes responsabilités. Après ces années seuls dans ce collège, je jouais le samedi avec les jeunes de Parme. Je passais le dimanche à la maison et le lundi matin, prenais le train pour retourner à l’école. C’est pour ça que je n’aimais pas trop l’école ou étudier. J’ai fini capitaine de...