Quel est le point commun entre l’AC Milan, Liverpool, l’Ajax, le Borussia Dortmund, les Glasgow Rangers et Arsenal ? Ils se partagent vingt-huit trophées européens à eux six, mais, surtout, ils ont tous mordu la poussière face à l’AJ Auxerre, à domicile comme à l’extérieur. Pour cette ville de 35 000 habitants, ces rencontres de gala contre les géants européens généraient une attente particulière. Le rituel était toujours le même. Les vitrines de la rue du Temple, la longue rue commerçante, se paraient de leurs plus beaux artifices colorés : écharpes, ballons, posters et maillots bleu et blanc. Sur les rives de l’Yonne, les tribunes du stade de l’Abbé-Deschamps rassemblaient les spectateurs de tous les départements voisins. Dans les têtes et les conversations, c’était le même refrain : « Ils peuvent le faire. » Bref, un soir de coupe d’Europe à Auxerre.
La campagne de Coupe de l’UEFA 1992-1993 reste dans toutes les têtes, avec son avalanche de buts : neuf contre le Lokomotiv Plodiv en trente-deuxième de finale, sept aux danois du FC Copenhague au tour suivant. Après une victoire 4-3 en matchs aller-retour face au Standard de Liège en huitième, c’est le grand Ajax de Louis van Gaal qui prend la foudre. Les Auxerrois l’emportent 4-2 à l’aller, à l’issue d’une prestation extraordinaire : attaques placées, transitions rapides, impressionnante qualité sur coup de pied arrêté. Le 20 avril 1993, près de deux heures avant le début du match à l’Abbé-Deschamps, il y a du monde jusque dans l’escalier : la demi-finale contre Dortmund est la plus grande désillusion des supporters ajaïstes. Défait 2-0 à l’aller, Auxerre gagne sur le même score au retour. Mais Stéphane Mahé est à jamais inconsolable, tireur malheureux lors de la séance des tirs au but.
De Dortmund à Dortmund
Dans l’armoire à nostalgie,...
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