Le samedi 25 juin 1988, deux heures avant la finale de l’Euro URSS-Pays-Bas prévue à 15 h 30, les joueurs néerlandais repèrent la pelouse d’un Olympiastadion de Munich déjà envahi par la marée orange. Dans ce stade maudit, où leurs aînés ont mordu la poussière contre la RFA quatorze ans plus tôt, Marco Van Basten aperçoit soudain une banderole dans le kop batave : « Et le huitième jour, Dieu créa Marco. » S’il ignore que ces mots convoquent déjà une intercession divine imminente, il savoure le moment présent comme un miraculé.
Opéré de la cheville droite en octobre de l’année précédente, l’ex-Ajacide passé au Milan n’a pu retaper dans un ballon qu’à la mi-février 1988, avec Johan Cruyff, incognito, à Amsterdam. Enfin épargné par des douleurs chroniques qui lui pourrissent la vie depuis dix-huit longs mois, il a fini la saison avec les Rossoneri et réintégré les Oranje juste avant l’Euro en Allemagne. Problème, pour le poste d’avant-centre, le sélectionneur Rinus Michels compte sur John van ’t Schip et Wim Kieft, impeccables en éliminatoires.
Après un dernier amical face à la Roumanie, où Van Basten est entré comme ailier gauche, Johan Cruyff, exaspéré, a chopé Marco pour le sermonner : « Tu ne dois pas jouer ailier gauche ! Tu es avant-centre ! C’est toi le meilleur ! Dis à Michels que tu ne viendras pas si tu n’es pas titulaire. » Or, Marco veut juste renouer avec le foot… Il ira à l’Euro. Entré à la fin du premier match contre l’URSS (0-1), il est ensuite titularisé par Rinus, en pointe, contre l’Angleterre, à qui il plante un triplé lumineux. En demies, il donne la victoire aux siens contre la RFA à Hambourg (2-1). Quelques jours avant la finale, c’est en ressuscité que Marco secoue ses partenaires, encore...
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