La Coupe du monde 1930, en Uruguay, a eu peu d’écho en Europe. Et pourtant, cette nouvelle compétition y suscite un fort intérêt. Plusieurs pays sont sur les rangs pour organiser la suivante, dont la Hongrie, la Suède et l’Italie, qui emploie les grands moyens pour l’emporter. Depuis la Marche sur Rome, le coup d’État de 1922, l’Italie est dirigée par Benito Mussolini, qui en concentre tous les pouvoirs.
Son mouvement politique, le fascisme, est une dictature, qui mêle populisme, nationalisme et totalitarisme, au nom d’un idéal collectif suprême. Surtout, le Duce (le chef) prône une société construite autour de « l’homme nouveau », fort, pur et patriote. Le sport lui sert à unir le pays autour de cette idéologie. Le dictateur italien n’hésite pas à se mettre en scène, s’autoproclamant « il primo sportivo d’Italia », le premier sportif d’Italie. Pour lui, l’athlète est avant tout « un soldat qui défend l’honneur et le prestige de son pays sur la scène diplomatique internationale ».
Instrumentalisation politique
Malgré la dictature, au début des années 1930, l’Italie est une nation respectée, dont les relations avec plusieurs pays européens sont fortes. Pour consolider son prestige et affirmer sa supériorité, elle se sert du sport, et obtient des résultats : troisième au Tournoi olympique de football de 1928, deuxième au tableau des médailles des Jeux olympiques de 1932, à Los Angeles. Des dirigeants de la fédération italienne de football veulent faire mieux : ils se réunissent pour préparer la candidature du pays à l’organisation de la Coupe du monde 1934.
Problème, Mussolini est plus féru de sport que de football, qu’il considère comme un jeu d’autant plus dangereux que dans les stades italiens, les violences sont nombreuses et l’opposition politique très présente. Mais la popularité du ballon rond grandit, comme le nombre de...
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